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L’abri de nuit est un lieu qui a pour objectif d’accueillir des personnes en détresse qui n’ont pas d’endroit où dormir. Suite aux mesures de confinement prises dans le cadre de la crise du coronavirus, il a été fermé. Si la suspension de  l’accueil était compréhensible le temps de prendre des mesures destinées à respecter les conditions de distanciation physique, il n’est pas normal que cette suspension perdure. Aussi bien légalement que humainement ! Ecolo demande qu’une solution alternative soit mise en oeuvre afin d’accueillir les personnes les plus vulnérables.

Ce 2 avril, dans un message vidéo adressé aux Mouscronnois.es la Bourgmestre a annoncé ceci : « En ce qui concerne l’abri de nuit, sa configuration ne nous permet pas de garantir le respect des normes imposées pour éviter la contamination des hébergés et du personnel communal d’encadrement. Nous avons donc pris la décision de le fermer, après nous être assurés que les bénéficiaires habituels avaient pu, tous, trouver des solutions temporaires ». Assurer le service public d’un abri de nuit est une obligation légale qui s’impose à la commune. S’être assuré que ceux qui étaient hébergés juste avant le confinement avaient un toit le lendemain par un autre biais ne suffit pas. Ceci d’autant plus que renseignements pris, la plupart de ces personnes squattent un garage.

L’abri de nuit offre un lit pour 7 hommes et 2 femmes. Chaque soir peuvent se présenter d’autres personnes dans le besoin. La question ne se pose pas en termes « de bénéficiaires habituels ». Il n’y a que des bénéficiaires potentiels, habituels ou non. En outre, qu’il y ait 2, 5 ou 9 personnes sans-abris n’a aucune importance. L’abri doit être ouvert et permettre à quiconque se retrouve à la rue d’y passer la nuit. Point. Il ne suffit pas de s’être assuré à un moment que les 9 derniers résidents de l’abri ont trouvé au jour X un abri. C’est faire fi de la continuité d’un service public, même en cas de circonstances exceptionnelles. D’autre part, les arrêtés du 23.03.2020 et les décisions gouvernementales imposent un confinement strict, avec interdiction de rester dehors. Sur un plan sanitaire, la protection de tous ne passe que par celle de chacun, en ce compris celle des SDF, des sans -papiers, … Personne ne peut rester à la rue. Sur un plan « humaniste », la distanciation physique n’empêche pas la solidarité, au contraire. Elle l’impose.

Certaines communes se sont montrées rapidement proactives et créatives. A titre d’exemple, en Wallonie Picarde, Enghien, Péruwelz, Rumes viennent dans l’urgence, de mettre à disposition des sans -abris des lieux de confinement. Il peut s’agir de salles de sport, de salles paroissiales …Un peu plus loin, la ville de Mons a rassemblé et déménagé les abris de jour et de nuit au stade Tondreau afin de répondre à la demande de confinement général et d’optimiser les conditions d’accueil pour les sans -abris. Mouscron dispose d’infrastructures qui pourraient parfaitement convenir : les halls de sport, des salles paroissiales, voire le centre Expo ou le stade Excelsior. Affirmer ce 2 avril qu’aucune solution alternative n’est possible est purement inacceptable. Par ailleurs, pour les sans-abris malades du Covid 19 qui ne devraient pas nécessairement être hospitalisés, certaines villes comme Bruxelles ou plus proche de nous, Tournai, ont créé ou adapté des structures d’accueil (hôtels réquisitionnés, logements communaux vides,…). Cette question se pose aussi de façon cruciale à Mouscron.